LES RESSOURCES

Développer vos connaissances sur la formation des jeunes triathlètes

Des ressources pour vous accompagner sur l’entraînement en triathlon et l’encadrement des publics.

ENCADRER EN SÉCURITÉ

1. GÉNÉRALITÉS

Toute fédération sportive a une obligation légale (article L131-7 du code du sport) de garantir la sécurité de ses pratiquants. Les clubs et leurs éducateurs doivent donc mettre en place les conditions nécessaires à une pratique sécurisée pour les licenciés.

Ils devront notamment veiller à :
– avoir en permanence une trousse de secours et un moyen de communication (téléphone portable) sur les lieux d’entraînement,
– demander aux représentants légaux de l’enfant, lors de la prise de licence, une fiche de renseignement indiquant les allergies, les traitements en cours, les autorisations de soin et d’hospitalisation, le groupe sanguin,
– prendre en compte les conditions météorologiques lors de la pratique (froid, chaleur, orage, vent…),
– avoir en permanence de l’eau et un ravitaillement lors des entraînements,
– compter le nombre de jeunes avant et pendant l’entraînement (surtout lors des entraînements réalisés à l’extérieur d’une installation sportive),
– avoir un nombre d’éducateurs permettant le déroulement de l’entraînement en toute sécurité,
– assurer la sécurité des enfants durant la totalité de la séance (même sur le parking, dans les vestiaires…),
– ce que l’enfant reparte de l’entraînement accompagné du responsable légal ou de la personne désignée par le responsable légal pour récupérer l’enfant,
– assurer la sécurité morale et affective de tous les enfants en leur parlant et en les écoutant (chaque enfant doit entendre au moins une fois son prénom à chaque séance).

2. LA SÉCURITÉ DANS L’EAU

Pour des entraînements en piscine, l’éducateur veillera à identifier le lieu où est rangé le matériel de secours (trousse de secours, défibrillateur, bouteille d’oxygène…).
Il doit également connaitre le Plan d’Organisation de la Surveillance et des Secours (P.O.S.S.).
Pour des entraînements en eau libre, l’éducateur adaptera la durée de la séance à la température de l’eau et mettra en place une organisation par binômes (ou par petits groupes) de façon à ce qu’aucun enfant ne nage seul.
La surveillance est assurée du bord si les enfants évoluent à proximité de l’éducateur ou à bord d’une embarcation si les enfants s’éloignent de la berge.
Dans tous les cas, l’éducateur doit avoir une vue sur l’ensemble des enfants.

3. LA SÉCURITÉ À VÉLO

Avant de s’élancer sur la route, l’éducateur devra :
– vérifier que l’enfant connaisse les principales règles du code de la route et maîtrise les habiletés nécessaires pour évoluer en sécurité sur un parcours ouvert à la circulation (savoir effectuer un freinage d’urgence, indiquer les changements de direction, rouler en groupe…),
– vérifier l’état du matériel des enfants (casque et jugulaire, freins, serrage des roues, état des pneus) et la hauteur de selle,
– contrôler que chaque enfant soit équipé de matériel de réparation (chambre à air, démonte pneus, pompe) et d’une paire de gants.

Durant l’entraînement, l’éducateur veillera à :
– organiser le groupe en deux files ou en file indienne en fonction de la circulation,
– conseiller les enfants sur l’utilisation de braquets adaptés,
– ce que les enfants signalent, par un code préétabli, tout danger sur la chaussée (trous, dos d’ânes, bouches d’égout…) et les changements de direction.

Les fiches pédagogiques n° 71 à 78, 87, 95, 96… présentent des situations permettant de travailler des habiletés nécessaires aux enfants pour évoluer sur la route en toute sécurité.

4. LA SÉCURITÉ À PIED

Pour des enfants de 6 à 13 ans, la course à pied se pratiquera en alternant différents terrains d’entraînement (piste, route, chemins, herbe…) afin de s’habituer à courir sur plusieurs types de sol et limiter les risques de blessure.
L’éducateur privilégiera des circuits fermés à la circulation lui permettant de voir évoluer tous les enfants.
Il vérifiera régulièrement l’état des chaussures.

5. LA SÉCURITÉ EN KAYAK

5.1. En eau calme

Avant de s’élancer pour commencer la séance, l’éducateur devra :
– vérifier que l’enfant ait validé un test d’aisance aquatique,
– vérifier l’état du matériel :

  • bateau en bon état. On préférera des bateaux “sit on top” (non pontés) pour de l’initiation. Pour des bateaux pontés, vérifier les gonfles et les bouchons des bateaux
  • gilet de flottaison aux normes et avec un suivi EPI (Equipement de Protection Individuel), adapté à l’enfant, ajusté et serré.
  • double pagaie à la taille de l’enfant (cf “mes premiers coup de pagaie”)
  • contrôler que chaque enfant soit équipé de matériel adapté à la situation du jour (haut isotherme, coupe vent, shorty, etc. dépendamment de la température de l’eau et de la météo).

Pour la séance, l’éducateur veillera à :
– organiser l’espace d’évolution sur une zone avec absence de courant pour les premières séances. Naviguer en eau calme permet de minimiser l’appréhension, prendre des repères, et prendre le temps d’intégrer la gestuelle

5.2. En eau vive

Avant d’aborder l’eau vive, il est important de connaître les principaux dangers et comportements à adopter.

5.2.1. Connaître le lieu

Il est important de connaître le lieu et sa réglementation, la difficulté et le risque de montée des eaux (météo, lâchers d’eau, etc). Une reconnaissance d’abord à pied, puis en conditions est incontournable.

5.2.2. Connaître les mouvements d’eau

Pour évoluer en eau vive, il faut connaître et reconnaître les mouvements d’eau pour adopter un comportement sécuritaire.
Les principaux mouvements sont:

Le Rappel
Également appelé «machine à laver», le rappel désigne un mouvement d’eau pouvant survenir en bas d’une chute d’eau. Il n’est pas nécessaire que le débit soit très important ou le seuil très haut. L’eau est émulsée et un mouvement de surface qui ramène l’eau vers la chute se crée pouvant creuser une excavation au pied de la chute. Tout objet tend à se retrouver coincé avant de se voir rejeté.

Le Drossage
Le drossage désigne le mouvement naturel suivi par le courant lorsque la rivière décrit un virage prononcé. Dans un drossage le courant porte l’embarcation vers l’extérieur du virage.
Dans certains cas, l’érosion peut creuser une cavité dans la berge rocheuse à l’extérieur du virage, plus ou moins profond.
Lorsqu’une embarcation s’engage dans un tel passage, elle peut se faire plaquer (on dit drosser) contre la paroi sur l’extérieur du virage par la pression de l’eau avec de grandes difficultés, voire une impossibilité à s’en extraire. Il peut également y avoir un risque de coincement par les éléments amenés par le courant (souche, rocher, anfractuosité).

Le Siphon
Terme utilisé en rivière lorsque la rivière disparaît sous un obstacle (éboulement, roche, tronc) pour réapparaître plus loin: le courant passe en dessous de l’obstacle.
Le danger principal est d’être aspiré vers le fond par le mouvement d’eau sans pouvoir remonter à la surface, auquel se cumule le risque de coincement.

Le Contre-courant
En cas de discontinuité dans la forme des berges, ou de gros obstacles dans le lit de la rivière, le courant s’inverse localement. Il est possible de s’arrêter dans ces contres et de prendre refuge derrière un obstacle.

5.2.3. La position de sécurité eau vive (en floating)

Quand on n’est pas dans son bateau, ON NE SE MET JAMAIS DEBOUT DANS LE COURANT. Il faut adopter une position sécuritaire : sur le dos, les pieds vers l’aval.
Les pieds permettent de repousser tous les obstacles potentiels (rochers, troncs, autres embarcations, berges verticales, ouvrages artificiels…) si le courant nous dirige dessus.
La position doit être la plus à plat (allongée) possible pour éviter de taper le coccyx, et les pieds hauts. Cette position permet de passer les rapides en diminuant les risques de chocs et de coincements. Lors d’accalmies, il faut se diriger vers le bord ou vers un contre-courant que qui a été préalablement identifié grâce à la position de sécurité, « regard” orienté vers l’aval pour construire un projet de déplacement qui intègre la vitesse et la force du courant (débit, largeur de la rivière). Pour se diriger, on tend le bras, au-dessus de l’axe de l’épaule, du côté où l’on souhaite se déplacer. Le courant s’appuiera alors sur ce bras, donnant ainsi un angle d’incidence au corps, et fera déplacer la personne légèrement de ce côté là (attention cela dépend de la vitesse relative par rapport au courant, si l’on va moins vite, cela peut fonctionner mais la plupart du temps on se déplace à la vitesse du courant et dans ce cas, ce n’est pas efficace). En zone plus calme, il est possible de se retourner pour nager.
Il est également possible de nager en tonneau pour se diriger vers le bord, en enchaînant un coup de bras dorsal et un coup de bras ventral, toujours la tête en amont. La nage dorsale et l’angle d’incidence décrit plus haut sont les actions les plus efficaces pour se rapprocher de la zone cible d’arrêt, et se préparer au retournement pour ensuite nager vers le bord.

Faire tester cette position de sécurité dans un faible courant dans un premier temps (matériel : chaussures fermées sans lacets de préférence, gilet, casque et combinaison) afin de faciliter les apprentissages (travail sur un parcours, un rapide…) et de diminuer l’appréhension des moins expérimentés. Il sera alors nécessaire de proposer cette situation dans du courant plus fort et de descendre un rapide à la nage.

6. LA SÉCURITÉ EN ORIENTATION

Pour les premières séances d’orientation en pleine nature, préférer un espace d’évolution fermé (type parc), et/ou connu, c’est-à-dire un milieu familier pour limiter l’appréhension et éviter d’évoluer hors zone de progression. Si le milieu n’est pas fermé, les limites de la zone d’évolution doivent être claires (lignes d’arrêt) et/ou reconnues. Il peut être possible de placer une délimitation (rubalise).
Selon les parcours, il est tout à fait possible de faire évoluer les raideurs en binôme. Il est préférable que le point de départ soit identique à celui de l’arrivée. Il est important de se positionner physiquement sur le point départ et de l’identifier sur la carte. La carte peut être orientée de façon collective pour aider les jeunes.

Les consignes de sécurité doivent être données à chaque séance :
– donner une heure maximale de retour que tout le monde devra strictement respecter
– équiper chaque binôme à minima d’un sifflet et d’une montre ; définir et rappeler le code avec le sifflet pour déclencher un secours, ou pour rapatrier tout le groupe (exemples : coups brefs et répétés = besoin d’aide (blessure), coup long et continu = revenir au point de départ dès que possible).

– lors des premières séances, concevoir le parcours pour que les jeunes reviennent souvent au point central : créer un parcours en marguerite ou aile de papillon (revenir à chaque balise, ou toutes les 2 ou 3 balises). Les équipes commenceront sur des parcours différents (pour ne pas se suivre).
– tenir à jour le pointage sur la table de marque pour savoir quelle équipe est sur quel secteur, en notant les horaires de passage. L’éducateur devra rester à ce point de ralliement. Un autre encadrant pourra se déplacer en itinérance sur le parcours.

7. SE TRACTER EN TOUTE SÉCURITÉ

L’équipe évolue toujours de manière groupée. L’entraide entre équipiers est une constante. Pour le VTT et la course à pied, des systèmes de traction sont utilisés. En cas de fatigue ou de différence de niveau, s’attacher permet au tracté de récupérer, ou de moins se fatiguer, tout en maintenant une vitesse optimale de progression pour l’équipe. Cela permet également de rester groupé.

Aussi bien physiquement que mentalement, rester ensemble est essentiel pour la cohésion et le moral de l’équipe. Tracter quelqu’un ne veut pas dire que celui de derrière ne fera plus d’effort : Cela permet de compenser les niveaux, de rester au contact et si besoin d’avoir une légère traction en fonction de la forme de celui qui est devant. Il est aussi important psychologiquement que physiquement.
A pied ou en VTT, les systèmes de traction se sont répandus. Lors d’une casse matériel ce système peut aussi être tout à fait utile.

Attention, tout le monde souhaite utiliser un système de traction, notamment à vélo, mais il faut savoir quel système de traction utiliser, quand et comment.
Aux débuts de l’activité, plusieurs prototypes sont apparus. Nous sommes arrivés à un système qui a fait ses preuves, et qui garantit efficacité et sécurité tant pour le tracté que pour le tracteur.

Comment fonctionne un système de traction
Attaché au tracteur, le système doit être élastique. Il est proposé à la personne qui va se faire tracter, qui devra l’accroché à lui/à son vélo, tout en s’assurant qu’il soit largable à tout moment. Pour rappel, on ne se tracte jamais en descente ni à pied, ni en roulant !

Quel système de traction ?
– A pied, un élastique d’environ 1m50 est attaché au sac du tracteur, de façon centrée (anse du sac ou en prise sur les 2 bretelles par exemple). Un crochet fixé à l’autre bout de l’élastique pourra alors se positionner sur la sangle ventrale ou pectoral du sac du tracté. Une simple boucle élastique peut être tolérée si elle est fixée à une de ces sangles pouvant s’éjecter par simple pression du système d’ouverture de la sangle. L’utilisation d’un crochet permet un gain de temps pour sa mise en place.

– En vélo, le système doit être :

  • attaché à un point fixe du vélo du tracteur : à la tige de selle
  • rétractable
  • d’une longueur d’environ 2m (à environ une roue du tracteur). Trop long, le système met plus de temps à s’enrouler, au risque de passer dans les rayons, et il est plus difficile à utiliser dans les chemins accidentés/avec des courbes ou virages.
  • équipé à son extrémité d’une boucle élastique, évitant ainsi les à coup, qui vient se positionner sur la potence du tracté. Il peut aussi avoir un crochet sur le vélo du tracté pour positionner la boucle du système de traction.
  • éjectable rapidement (pas de mousqueton fermé)

Laisse de chien rétractable du commerce, qui sera raccourcie et équipée d’une boucle élastique à son extrémité.

Cette boucle sera mise directement sur la potence.

Ce système se fixe à la tige de selle par des colliers de serrage ou scotch. La taille de la boucle élastique doit être calibrée pour ne pas toucher la roue.

Pour s’entraîner, cf fiches Tractage VTT et Se tracter en courant

8. PROTOCOLE DE SÉCURITÉ EN RAID MULTISPORT

Matériel minimal de sécurité pour l’encadrant : téléphone, pharmacie avec couverture de survie, vivres et eau.
Matériel minimal de sécurité pour le pratiquant : sifflet, téléphone lorsqu’on évolue en autonomie sur un milieu ouvert non connu, couverture de survie, vivres et eau.
En autonomie, faire évoluer les jeunes en équipes

Télécharger le protocole de sécurité – Raid Multisport

9. EN CAS D’ACCIDENT

L’éducateur devra connaître et respecter la procédure des premiers secours :
Protéger : j’éloigne tout danger, je mets en sécurité les pratiquants et la victime, je ne prends pas de risques, j’évite le sur-accident.
Alerter : je préviens les secours en composant le 15. J’indique mon nom, mon numéro de téléphone, ma position, le nombre de victimes, le type d’accident survenu et les premiers gestes pratiqués. J’attends ensuite les instructions avant de raccrocher.
Secourir : je prodigue à la victime les premiers secours auxquels j’ai été formé.
Surveiller : je couvre la victime et je la surveille (pouls, respiration, orientation, conscience) et je tiens le centre de secours informé de toute évolution, en attendant l’arrivée des secours.